mardi 6 juin 2023

Critique de l'hypnose impure (épisode 3)

 


Critique de l'hypnose impure (épisode 3)


1. 4 Parfois, tu regardes un visage, si possible un visage en peau, pas un visage en électricité statique caché derrière un écran. Puis tu regardes le regard du visage. Puis tu regardes l'idée de regard qui déambule entre le visage et toi. Puis l'ampoule claque sans faire de bruit et tu te retrouves dans la dernière dimension, celle où ta volonté, lasse de se faire passer pour un moniteur de ski compétent, épouse la neige, toute la neige.

2.4 George Estabrooks! (Claquement des doigts.) Présent. George Estabrooks explique aux extraterrestres du Pentagone que deux cents agents japonais versés dans l'hypnotisme pourraient à eux seuls renverser la planète America. Vous plaisantez! s'esclaffe sérieusement un gradé. Non, répond, impavide, George. Vous voulez prendre le risque? (La CIA préfère faire courir les risques que les prendre, à croire que les risques sont à ses yeux d'amusants lévriers piégés.) Une cellule est mise sur pied, qui s'avance, cahin-caha, vers le chaos.

1.5 Un état entre deux états, telle est l'hypnose, et ainsi exprimée la chose paraît, osons le mot, politique, au sens quasi clandestin de la chose. Un état sans réel dirigeant (le cerveau en vacance), à la population distraite (allez à gauche, allez à droite), aux lois flexibles (vous savez voler /ou/ vous êtes une pierre) – mais surtout un état situé à égale distance de la veille et du sommeil, et qui peut donc emprunter à l'une sa rigueur et à l'autre sa nonchalance crispée.

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