À court d'argument, Beigbeder s'en prend alors aux éditions de Minuit, une maison d'édition qui selon lui formerait "une famille consanguine". Hum. C'est vrai qu'avec deux Nobel, on frôle l'inceste… Mais bon, côté famille consanguine, Frédéric doit servi au Figaro, mais passons. Enfin, dernier coup (mou) d'estoc, cette idée que Mauvigner commet l'erreur de croire que sa famille est intéressante. Là, on ne sait plus quoi dire. C'est un peu comme si on disait que Beigbeder commet l'erreur de croire qu'une critique vide est intéressante – ah non, là c'est pas pareil en fait.
Bref, tout ça pour dire que "descendre" un livre, surtout un livre ambitieux, demande autre chose qu'un plumeau rhétorique usé et une balayette à trous. Mais c'est là tout l'intérêt des critiques négatives: elles doivent jongler avec une verve acide (normal) tout en restant pertinente, argumentée, crédible, susceptibles d'ouvrir une discussion. Quand ce n'est pas le cas, quand la critique négative se contente d'astiquer le petit poireau intérieur autour duquel grimpe, comme un lierre fade, son ego, on se retrouve avec un article de ménage qui ne correspond pas aux dimensions de la pièce à nettoyer.
Mais il est vrai qu'argumenter c'est du travail, ça demande un peu de réflexion, or c'est fatiguant, surtout quand on a mieux à faire, comme de faire le pitre à la Pérouse tous les samedis soirs. En tout cas, on peut reprocher tout ce qu'on veut à Beigbeder, on n'est bien obligé de reconnaître qu'au niveau incompétence critique, il est d'une constance impressionnante.

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