Marguerite Young (1908-1995), est une poétesse, romancière, essayiste et critique américaine, auteure du plus beau livre du monde: Miss MacIntosh, My Darling, paru en 1965.
Imaginez un instant un monde littéraire dystopique où des femmes régneraient sur les instances éditoriales, ilmaginez qu'elles vouent à l'oubli Moby Dick de Melville ou Ulysse de Joyce. Maintenant imaginez le milieu éditorial américain de 1965.
Imaginez les soutiens de MARGUERITE YOUNG, par exemple Anaïs Nin, qui défendit Young et son livre sans relâche. Heureusement, un éditeur américain, au fil des décennies, continue de rééditer le plus beau livre du monde. Mais ici, en France, rien. L'histoire littéraire est sans doute écrite par les vainqueurs, mais ça faut dix ans que je me bats pour que MISS MACINTOSH, MY DARLING soit traduit, et il est hors de question que je lasse le morceau (j'en ai traduit un dixième pour l'instant).
Par le passé, je me suis beaucoup battu pour que soient traduits et paraissent divers livres (Le Tunnel, de Gass; les romans de Powers; Brian Evenson, Viram Seth, Mark Z. Danielevski). J'ai traduit gratuitement des centaines de feuillets pour essayer de convaincre, dossier à l'appui, divers éditeurs de les publier. Ce fut un plaisir. Et parfois des succès.
Mais la plus grande écrivaine du XXème siècle reste inconnue ici. On a mis des années à avoir les poèmes d'Anne Sexton; on peut enfin lire Ann Carson en français; ne perdons pas de temps à découvrir l'œuvre majeur de Margurerite Young. Le petit monde de l'édition s'est agité ces derniers temps autour de Thomas PYNCHON et de son œuvre, est-il donc inconcevable qu'il se remue un jour et se penche sur ce diamant noir qu'est l'incomparable, l'hypnotique, le merveilleux MISS MACINTOSH, MY DARLING?
Plutôt crever qu'abdiquer, je vous le dis. Un traducteur est un pit-bull. Son sourire dit la même chose: Je ne lâcherai pas.
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