Certains d'entre vous le savent déjà: je ne suis guère friand des prix littéraires. Je veille donc à ne jamais figurer sur leurs listes (ce qui, somme toute, est assez facile, car j'y figure rarement…). C'est un choix personnel qui ne regarde que moi, comme on dit au miroir, et qui ne m'empêche pas de me réjouir parfois quand est primé.e un.e écrivain.e que j'apprécie. Bon, financièrement, ce n'est peut-être pas la décision la plus intéressante que j'ai prise dans ma vie, mais dit c'est dit, adieu lauriers, dansez muscade.
Hélas, les prix littéraire en France sont légion, et on ne vous avertit pas toujours que vous figurez sur leurs sélections. Ce qui devait arriver arriva, tagada. On m'a décerné un prix. Mais, heureusement, il s'agit d'un prix très particulier, le seul qu'il m'était possible, finalement, de recevoir avec joie et fierté. Ce prix m'est attribué par la revue La Ronde, qui paraît tous les premiers vendredis du moi et qui vaut le détour (abonnez-vous, soyez sympas). Le Prix me couronnant (ô César) est annoncé dans le numéro d'octobre 2019 (La Ronde a envoyé la revue à mon éditeur, mais ce dernier, estimant sans doute que rien ne presse, ne m'a remis ce courrier qu'hier), et apparemment cet événement n'a pas défrayé la chronique (ingrats médias), ce que je regrette amèrement. Je remercie donc ici avec un coupable retard tous les membres de la revue La Ronde. Leur lucidité les honore, et ma pudeur aussi.
Je dois quand même préciser que, si ce prix me comble à ce point, c'est qu'il est très particulier. Il s'agit en effet du "Grand Prix du Hasard". Le lauréat (moi!) a donc été tiré au sort parmi les 336 romans parus à la rentrée dernière. Le coup de bol au service de l'objectivité ! L'aléatoire rendu bienveillant ! La gloire au petit bonheur la chance ! En outre, pour être sûre ne pas influencer ce tirage au pif, La Ronde, nous dit-on, "s'est assurée de n'en lire aucun". Un choix à l'état pur. (Une vidéo rend même compte de ce miracle qu'est le hasard.)
Allez, champomi !
<3 C'est extra ! :)
RépondreSupprimerEncore plus chic que le prix de la page 111 (ou 112? je ne sais plus).
RépondreSupprimer« L’histoire de la littérature [*] est un système de manutention: quelques lignes exceptionnelles ne lui suffisent pas, elle a besoin d’un engrenage productif, qu’il s’agisse de pages géniales ou banales, peu importe, pour construire à partir de là une chaîne de distribution, son cycle d’éditions, de comptes-rendus, de thèses de doctorat, de débats, de prix, de manuels scolaires, de conférences [*] » (Claudio Magris) Ton oeuvre, elle, est tellement au-dessus, à côté ou au-delà de tant d'autres relevant de la manutention qu'évoque Magris qu'elle perdurera longtemps après qu'on aura oublié ces dernières - et ce n'est pas d'aujourd'hui que je le pense, tu le sais bien!
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