vendredi 3 avril 2015

Ça va presque mieux en le disant


Ayant l'épaule en capilotade suite à un saut en parachute sans parachute, je ne puis guère aujourd'hui me fendre d'un billet digne de ce nom, je me contenterai donc de reproduire une partie de la critique consacrée par Emmanuel Requette, de la librairie Ptyx, à Au bord des fleuves qui vont, de Antonio Lobo Antunes, critique qui met le doigt sur un point essentiel de la lecture d'Antunes:
"Lire Antunes est souvent assimilé à un exercice complexe.  Or, et en cela l’expérience de qui est ici alité est très proche de celle du lecteur, la lecture du génial Portugais ne nécessite que de la confiance.  Comme Antoninho? ou M.Antunes? ou l’occupant du lit numéro onze? se laisse aller presque mécaniquement à ses souvenirs comme aux soins qu’on lui prodigue, le lecteur ne doit que lire, dans l’acception la plus mécaniste du terme.  Il doit juste accepter d’aller d’un écueil l’autre, d’une pointe de sens à une autre pointe de sens, sans s’occuper de « comprendre ».  Car de ce tout nimbé d’incompréhension que forme chaque roman de l’auteur de Lisbonne surgit toujours (et c’est ce « toujours » qui, précisément, fait de Antunes un génial démiurge) un sens renouvelé." [Pour lire l'article en entier, c'est ici.]
Bonne faim de semelle. Je file chez l'ostéo pour éviter la spathulatomie…

4 commentaires:

  1. Maxime LILENFELD3 avril 2015 à 13:43

    Vous n'aviez pas besoin d'aller voir si près et si haut la lumière rétablie chez vous! A moins que n'ayez été possédé par l'esprit du Benou du Nil et qui donc vous aura fait vous prendre pour un phénix.

    Faites gaffe, vous pourriez être condamné pour enfin vous tenir tranquille, à lire le Cosmos du Onfray. Car là, il n'est pas tombé loin de vous!
    Prompt rétablissement Monsieur Vous.

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  2. Ne connaissant de cet auteur j'ai découvert ce livre sans indication puis cherchant un peu sur lui j'ai pensé que son passé de psychiatre n'était sans doute pas sans influencer le style, il faudrait pouvoir lui demander mais il y a avec cette impression de disque rayé qui ne peut pas aller plus loin sans repasser inlassablement sur sa blessure quelque chose du délire des fous chroniques avant les progrès de la chimie, un peu comme un fleuve qui ne pourrait dépasser un barrage, la progression est entravée voire stoppée en un ressassement inlassable, ce livre m'y a fait penser bien qu'il s'agisse d'une fin de vie et si en vieillissant nous regardons vers l'arrière parce que l'espace y est plus grand et assuré que l'avenir dont on peut supposer qu'il se chargera plus pesamment , peut-être aussi lorsqu'on meurt ressurgisse comme Antunes l'exprime des fragments d'une archive intime que la vie dans son mouvement nous a ravis, fermeture d'un cercle qui va de l'enfance à la mort avec inespérées ces scintillements, ces fraicheurs de feuillage, ces sources, ces odeurs... pour consoler celui qui part.

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  3. je mets donc un doigt là où tu ne peux mettre l'épaule...

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  4. Juste un conseil: ne skiez plus avec vos spatules. On les confond souvent avec les épaules, même étymologiquement.

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