J’allions partir dans ma campagne, et je roulassais
tranquillement dans Paris en proie aux longs tourments footballistiques,
histoire d’augmenter la pollution, quand soudain le small écran de ma
Picassotte, qui d’ordinaire n’a rien d’intéressant à m’annoncer, s’est permis
de m’imposer le message suivant : stop moteur température.
Un peu étonnifié
par le laconisme de cette déclarature, je m’efforçassions de rajouter articlet
et verbule afin de mieux comprendir ce qui se passâtes. En gros, le moteur jouassait
à qui-chauffe-crame. Diantre. Je réussîmes à rentrer à bon port et filâmes illico
chez un garageux – mon garageux, un homme honnêtique qui m’a toujours extirpifié des
pires situationneuses en souriant – lequel m’expliqua que bon, là, fallait pas
déconnasser, il ne pouvait rien ficher, et j’avais tout intérêt à consultire chez Citroën,
ce que je fîmes sans tarder. Là, on m’avertissionna que l’heure était sans doute gravissimesque,
et qu’il ne fallait pas penser à s'expatrer. Ils allaient auscultifier mon tas de boue
et me rappeler dans trois jours pour me confessionner si oui ou non l’euthanasie
mécanique serait prescrite.
Je résume : le clavier de mon portable ne répond plus
(j’ai dû lui adjoindre une excroissance provenant d’un ancien cadavre de iMac) ;
mon véhicule utilitaire ne l’est plus ; j'ai un budget, livre, pas un budget vroum-vroum. Bref, something, somewhere, went wrong.
Comme il est dit dans Fight Club, non seulement Dieu existe mais en plus il ne
t’aime pas.
Eh bien, vous savez quoi ? Ce retard (sine die) s’avère
une aubaine. Car il m’a permis d’accéder à ma boîte aux lettres à l’heure où j’aurais
dû être à 203,32 kilomètres de Paris – et là, ô divine surprise, je
trouve, somptueuse offrandes des éditions Viviane Hamy (merci Sylvie !), deux
ouvrages de Gonçalo M. Tavares : Monsieur
Swedenborg et les investigations romanesques, et Un homme : Klaus Klump & La machine de Joseph
Walser.
Je remercie donc toute l’équipe de Citroën ainsi
que Pablo Picassio pour ce contretemps. Voilà. C'est tout ce que j'avais à dire. (Je pars donc à pied, en tirant une remorque pleine de livres, comme au bon vieux temps.) (Mais vous vous en foutez, vous êtes en train de regarder France-Allemagne.)Adieu ————
Comme je vous envie de traverser de telles aventures sans perdre votre flegme, et d'être ainsi capable de sublimer les pires déconvenues. Wouah ! dirais-je.
RépondreSupprimerOù est-il que vous trouvassez toutes ces photos de femmes à poil?
RépondreSupprimerNon seulement Dieu existe mais il fait semblant de ne pas t'aimer (et, en plus, l'Allemagne a encore gagné...) Bonnes vacances, bonnes lectures avec Môssieur Tavares !!
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