jeudi 23 août 2007

Day One


J'adore les jeudis. Même si c'est pour découvrir que Libération n'a plus de cahier Livres, que le Figaro Littéraire publie un inédit de Saint-Exupéry et que Le Monde croit intéressante la polémique Darrieussecq/Laurens (à ce propos, j'ai parlé de la mort d'un enfant dans un roman publié il y a un bail, "Eloge de la vache folle" - vu que j'ai jamais perdu d'enfant, pourquoi c'est-y pas qu'on m'accuse de plagiat? Faut que ça se vende à combien pour susciter les suspicions?). Passons. Car le jeudi tout est permis. Comme d'aller faire un tour à la librairie Atout-Livre, dans le XIIème arrondissement de Paris, laquelle vous accueille avec le sourire, vous fait visiter ses étals comme dans un bazar magique – puis, hop, le patron, le grand et déliceux Jérôme, vous invite à déjeuner, on cause de tout, c'est tranquille, la pluie tombe avec une obstination qui désaltère. On achète un livre ou deux, qu'on choisit comme ces tomates hyperboliques que sont les cœur-de-bœuf (deux fois deux e dans l'o!), qu'on lira demain, ou dans deux ans, peu importe, la péremption n'est pas de mise en ce royaume. Puis on rentre, on pianote l'organet, hop, tiens, dernieremarge est le premier à offrir un beau et concis début d'analyse sur le roman de Danieleweski, "O Révolutions" (clique le lien, ô surfeur). Et pendant ce temps, quelque part, un écrivain dont on ne sait rien est en train d'écrire la première page d'un livre qui changera la vie d'une ou mille personnes. Il est peut-être serbe, peut-être habite-t-il en Turquie, si ça se trouve c'est ton voisin (mais ne rêve pas trop). On prend son temps. On fait des piles avec les livres des Allusifs. On soupèse un Infante. On taquine du doigt le dos d'un Proust. On est à deux doigts de relire "Le Grand Meaulnes", c'est pour dire. On fume une fumer-tue. Le soir tombe. La journée ne fait que commencer, en somme.

1 commentaire:

  1. Bonne critique de Raphaëlle Rérolle soit dit en passant. Je pense qu'elle l'a pris par le bon bout en parlant avant tout du statut d'objet de OR. M'enfin ce que j'en dis. C'est tout de même rafraichissant de temps en temps.

    Faut que j'avance un peu, je traine comme un esc@rgot en ce moment. Alimentaire oblige, le temps se rétrécit à peau de chagrin pour les choses de l'esprit.
    Je vais suivre ta dernière phrase jusqu'à demain matin pour la peine.

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