mercredi 4 juillet 2007

A tout prendre


Le compte à rebours a commencé: tranchez vos ceintures, cessez de suivre l'arc ignare des essuie-glaces. L'air-bag s'est depuis longtemps fait bœuf dans votre crâne exposé. La route monte en puissance à l'horizon que code-barrent l'ombre des peupliers régulièrement espacés. Un accident est si vite arrivé que tu n'y prêtes guère attention ou motivation. Le pied sur la pédale, les mains sur le volant: il suffit de fermer mes yeux. Tout rentre chez toi. En soi. Regarde ses genoux, ne regardez pas notre route. Quelques repères grammatricaux s'exilent ici et là, tout baigne. L'ordre règne à Varsovie. A quoi bon gamahucher la langue, d'elle-même elle mouille et s'assèche, puis – zap!– le mur rejoint son ombre porté, crissement de pneus, réflexes inversés. Papiers. Pas de papiers. Plus de papiers. Echec du contrôle. Vous aviez une vie, la mienne, la vôtre, une goutte d'eau sur le macadam a suffi, ensuite je ne sais plus, la lune sur chaque pupille, les cris des loups électroniques, le sabre de la douleur venant enfin à bout du goulot d'être, et le champagne qui fuse, rouge sang noir, qui a éteint? Le danger naît de sa base inconcevable:l'abri. On a quitté les cavernes de l'être pour le dé à coudre de l'oblivion. Facile. Un swing. Un autre. Puis - puis - Ah. C'était donc ça, s'accrocher. Quelle farce. Lâchez les chiens, nos plaies ont soif. Happy the queen. Fourmis partout. Geyser. Autres connivences. Voici venir le temps des [remplissez vous-mêmes, l'encre ne manque pas]. Et bien le bonjour à la môme Silenzia.

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