Y aurait-il la moindre gloire (et un éventuel avenir) à vivre dans une boîte de conserve ? à rester pétrifié (ou liquéfié ? en poudre ? en sauce ?) dans un rond réceptacle, avec aux deux extrémités, en haut et en bas, pour ciel et terre interchangeables, deux disques aussi soudés et distants que de prudents parents ?
Sur les étagères d’un rayon, en pyramide, la conserve joue la superbe, tassée dans une éternité que nous pensions de pacotille mais qui, au fil du temps, finit par se muer en perfection. La voilà innée, à la fois socle et statue. Un peu inquiets, nous contemplons sa mise en siècle, tandis que tout ce qui compose notre ordinaire s’agglutine à notre surface comme des bulles autour d’un plongeur qui prend le scintillement d’un quartz des mers pour un signe du soleil, et bientôt s’emmêle dans les bras tendus des coraux, de l’orage plein les tympans.
Bien au sec, la conserve chante la fusion des saisons et signe le sacre du tempéré. Quand nous tendons la main, nous nous emparons de sa forme et la déposons dans le chariot, on se dirige alors vers la sortie à petits pas métalliques, comme chaussé de plomb, au front une vague étiquette où s’efface déjà la date de notre sympathique péremption.
Le retour de 'La Nature des choses' !?
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