Alors maintenant la nouvelle tendance, plutôt que de parler des livres, c'est de parler de ceux qui en parlent. Surtout si c'est pour leur jeter des tomates. J'avais déjà eu droit à un égratignage par Neuhoff après ma critique (négative) sur Tillinac dans Le Monde des Livres (ah, la solidarité néo-hussarde…). Voilà que c'est à présent au tour de Patrick Besson de s'occuper de mon cas en gâchant une page entière du précieux magazine Le Point. C'est suite à un papier que j'ai écrit sur le livre de Patrice Pluyette (livre que j'ai aimé) – Besson a-t-il lu Pluyette? On ne sait pas. Sans doute que non. En tout cas, ce n'est pas son sujet. Il préfère s'occuper de ma prose, ce qui est peut-être flatteur, mais bon…
Tout d'abord, Besson trouve que j'ai un nom d'ampoule électrique. Venant de la part de quelqu'un qui a un nom de sauce créole (Dame Besson, le leader de la sauce pimentée !), c'est plutôt amusant. Puis il me cite :
'Notre ignorance du monde est un monde en soi, avec ses reliefs, ses monts et ses vaux, ses fables et ses fontaines.'
Commentaire de Besson:
"Comment peut-on ignorer le monde quand on est dedans, ce qui constitue la condition de tous les êtres humains non décédés ? Il nous faut ensuite imaginer, par exemple, une fontaine à l'intérieur de notre ignorance du monde."
Oh. Une petite leçon de sémantique s'impose. Parler de l'ignorance du monde ne veut pas dire qu'on "ignore le monde", mais que notre ignorance à l'égard du monde est grande, et constitue donc un monde en soi. Ensuite, Besson n'arrive pas à imaginer une fontaine dedans. Problème d'yeux? Mais enfin, quand je dis "ses fables et ses fontaines", il est clair que je fais un clin d'œil aux fables de La Fontaine. Je ne dis pas que c'est forcément drôle ou subtil, mais je pensais que ça se voyait. J'aurais dû mettre des italiques ou une note entre crochets.
Ce n'est pas tout. Je parle dans mon papier de "parcourir l'infini concentrique", et là encore Besson n'est pas content. Il est persuadé que le lecteur du Monde des Livres est bête et ne va pas se faire d'image nette à partir de ma tournure. Problème d'yeux? C'est pourtant assez simple, il suffit de tourner en rond sans s'arrêter, un truc que Besson devrait assez facilement comprendre, de par son expérience.
Quoi d'autre? Ah oui, je parle des écrivains qui plantent "le décor comme un chou". Besson rouspète: il sent qu'il y a un jeu de mot, mais il ne le voit pas. Problème d'yeux? Ah mais ça y est, je comprends! Dans mon article sur Pluyette, je parle à un moment de "se faire greffer de nouveaux yeux", et bon, c'est une image, hein, mais Besson préfère me rappeler que "la greffe des yeux, comme celle du cerveau et du pénis, n'a pas encore été réalisée". Voilà. Le mystère s'éclaircit. Besson a un problème de cornée! La greffe d'yeux étant irréalisable, c'est un sujet qu'il n'aime pas voir aborder. Oui, ça doit être ça. Quant à la greffe du cerveau, que Besson ne s'inquiète pas, il n'est pas concerné – en tout cas, pas comme donneur.
PS: Je signale aux lecteurs et aux lectrices du Point que le jeune homme tenant une poule dans ses bras, dont la photo illustre l'article de Besson, n'est pas moi. Décidément… Problème d'yeux?
Il est triste comme un frigo vide cet homme...
RépondreSupprimerEt on doit expliquer tout ça au lecteur ce vicieux impuni?
RépondreSupprimerau lecteur du Point sur lazy, oui
RépondreSupprimerJe le trouve drôle Besson !
RépondreSupprimerC'est vrai qu'il a un humour incroyable ! C'est vrai qu'il a un humour incroyable ! C'est vrai qu'il a un humour incroyable ! C'est vrai qu'il a un humour incroyable ! C'est vrai qu'il a un humour incroyable ! (Méthode Coué, l'échec)
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