mercredi 24 août 2016

Tout savoir sur la rentrée littéraire en un temps record

Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux :
Au détour d'un journal quelques romans infâmes
Décrits par quelque sapajou,

Les pages enflées, comme une triste rubrique,
Brûlant et suant les clichtons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son récit plein d'exhalaisons.

La presse rayonnait sur cette confiture,
Comme afin de la fuir à point,
Et de rendre au centuple à la grande Culture
Tout ce qu'ensemble elle avait joint ;

Le lecteur regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La déceptions était si forte, que sur l'herbe

Vous crûtes vous évanouir.

9 commentaires:

  1. Il y a quelques années, la "rentrée littéraire" m'emplissait (fors quelques rares, mais superbes exceptions) de colère. Puis vint le temps de l'ironie (quelle performance de réunir pour le pire tant de baudruches, de pantins, d'hypocrites et de cuistres!), que prolongea celui de l'indifférence. Cette année, je n'y ai même pas pensé, preuve - pour qui en doutait - qu'on se bonifie avec l'âge...

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  2. Bonjour Claro, j'enlèverais le "s" à "déceptions"... Superbe texte... drôle.

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  3. Je préfère relire la Consolidation de Michel Butor.

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  4. Que veux-tu, cher Philippe, à de superbes exceptions près (dont toi-même, Claro et quelques autres, pas si nombreux que ça), notre littérature a les ministres qu'elle mérite...

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  5. la rentrée littéraire, comme le soleil ne saurait se regarder en face

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  6. Le bouquet gagnerait indiscutablement à ce que cette fleur le rejoigne. La rentrée littéraire, oui bon, j'avoue que je guette certains titres. Mais surtout, rentrée tout court : you're back, hell yeah !!!!!

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  7. Satan prend pitié de notre longue misère pendant la rentrée littéraire!

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  8. La ministre vous a demandé de rédiger la nécro de Michel Butor. Vous êtes sorti du ministère, et au bout de la rue de Valois, vous avez tourné à droite pour vous engager dans la rue Saint-Honoré. Vous avez avancé jusqu'à la station Palais Royal. Vous êtes descendu sur le quai et par chance quand la rame est arrivée, vous avez trouvé une place assise. Vous n'aviez jamais rien lu de Michel Butor, mais vous vous rappeliez que le titre de son roman le plus célèbre était "La Consolidation"...

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