mercredi 5 décembre 2012

L'année de l'impensé tragique

Après avoir perdu son mari, Joan Didion lui consacrait un livre poignant, L'année de la pensée magique.
Peu avant la parution de ce livre aux Etats-Unis, un autre drame la frappait de plein fouet : la disparition de leur fille. Peut-on encore parler aux fantômes? Le deuil sied-il aux mots?

Dans son nouveau livre,  Le bleu de la nuit, qui paraît ces jours-ci aux éditions Grasset dans une traduction de Pierre Demarty, Joan Didion retourne en terre de douleur, au sein des souvenirs – et s'interroge:
"A mesure que ces pages avançaient, il m'est apparu que leur véritable sujet n'était pas les enfants, en réalité, en tout cas pas les enfants en tant que tels, en tout cas pas les enfants en tant qu'enfants; leur véritable sujet, c'était ce refus ne serait-ce que d'envisager cette idée, cette incapacité à regarder en face ces certitudes que sont la vieillesse, la maladie, la mort.
Cette peur."

2 commentaires:

  1. Seul l'impensé est, à vrai dire, tragique. "Ces certitudes que sont la vieillesse, la maladie, la mort.
    Cette peur.", c'est depuis que je les regarde en face qu'une sorte de mélancolique sérénité a pris la place du refus, du déni, du désespoir - par ailleurs assumé en tant que ce qu'il est, étymologiquement, à savoir "l'absence d'espoir"...

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  2. C'est terrible... Mais ne sommmes nous pas tous, finalement, de "grands" enfants qui préfèrent se dire (même si la fin de l'histoire ne fait aucun doute), que tant qu'ils ne sont pas morts, ils sont vivants !!!

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