vendredi 11 décembre 2009

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La revue en ligne américaine, The Quarterly Conversation, qui est l'équivalent de… du…, en fait, non, pas d'équivalent ici, bref, The QC a eu la bonne idée de demander à des traducteurs, des éditeurs, des agents et des auteurs quels livres leur paraissaient urgents à traduire en langue anglaise. Quand on sait que la part de traductions de livres étrangers dans le paysage littéraire étasunien est de 3%, on ne peut que dresser l'oreille et prendre des notes. La liste est longue et passionnante. On notera entre autres la recommandation de François Monti, membre du blog littéraire collectif le Fric Frac Club (ex-capitaine du passionnant litblog Tabula Rasa): Les Fragments de Lichtenberg, de Pierre Senges ; celle Juan Francisco Ferré concernant El Dorado, de l'espagnol Robert Juan-Cantavella; on y apprendra que Charlotte Mandell – traductrice des Bienveillantes et de Zone – plébiscite Les Ombres errantes, de Pascal Quignard; que Sal Robinson aimerait bien que Jean Rolin et sa durite franchissent l'Atlantique.
Exercice d'admiration autant que possible guide-line, le recueil de textes est consultable en ligne ou téléchargeable en format pdf. On pourrait imaginer qu'une revue littéraire française – ou plutôt, soyons sérieux: un site, un blog – s'adonne à ce jeu très sérieux, bien qu'on soit largement au-dessus des 3% en France.
La question sera toujours excitante: qui nous manque? quel livre manque à notre déluge de publications? Mais oui, il y aura toujours des livres qui manquent, des livres-haches pour briser la mer gelée, des livres qui nous aideront à oublier tous ceux qui ne nous manquent pas, loin de là, tous ceux qui manquent à eux-mêmes, qui montrent le nez parce qu'ils n'ont même pas de visage, et qu'on n'a même pas envie de moucher.

1 commentaire:

  1. Déjà, on peut commencer par le "mais que foutent les éditeurs" du regretté Pugnax.

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