vendredi 18 novembre 2016

Le (coûteux) bénéfice du doute

Allons, faisons un effort. Accordons le bénéfice du doute à ceux qui semblent n'avoir que faire d'être suspects à nos yeux.

Imaginons que l'homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine n'a pas remis plusieurs valises bourrées de fric à Sarkozy pour l'aider à financer sa campagne. Supposons que Donald Trump ne pense pas vraiment ce qu'il dit quand il explique qu'il faut "traiter les femmes comme de la merde". Partons du principe que David Hamilton est juste une version un peu hot de Bisounours. Ne doutons pas que le gouvernement turc va prochainement libérer l'écrivaine Asli Erdogan.

Maintenant, tant qu'on y est, utilisons à nouveau ce fameux bénéfice du doute et faisons-le fructifier. Imaginons que les médias français vont finir par se pencher sur les révélations de  l'homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine. Soyons assurés que les hommes politiques français aspirant aux plus hautes fonctions de l'Etat ne vont pas tarder à condamner publiquement les propos infâmes de Trump sur les femmes. Ayons confiance en la justice pour ne plus traiter à la légère les accusations de viol. Ne doutons pas un seul instant que le prochain président français fera de la libération d'Asli Erdogan une priorité dans ses rapports diplomatiques avec la Turquie.

Voilà. Je crois que nous avons épuisé les ressources du bénéfice du doute. A moins que ce soit certaines des personnes susmentionnées qui en aient épuisé les pratiques ressorts. A moins que ce soit sur le doute même, son juteux bénéfice, que certains aient assis leurs ambitions, et profitent du flou du doute pour ratisser large. Ce qui est sûr et certain, en revanche, c'est qu'à force de nous prendre pour des donneurs bénévoles de bénéfices du doute, la greffe de confiance est en train de virer à la gangrène. 

1 commentaire:

  1. lu
    a propos de John E Woods qui vient de publier Zettel's Traum de Arno Schmidt (Bottom's Dream)
    un livre pour se muscler à la fois les bras et la tête

    Meanwhile other translators of Woods’ acquaintance are struggling. The VdÜ association for Germany's literary translators, an organisation fighting for better compensation for those in the sector, recently reported that many “successful and busy” translators earn an income of between €13,000 and €14,000 per year, which is below the poverty line.

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