mercredi 21 juin 2017

Quand rien ne manque, le doute s'installe

Avant que paraisse La Disparition, avant donc qu’il devienne impossible que disparaisse son apparition, on se disait que la traduction c’était pratique, c’était une façon comme une autre de passer à autre chose, de laisser passer les choses.

C’était un peu comme ce jeu où l’on dispose des images sur une table, on les regarde un certain temps, puis on retourne les images, on fait semblant de réfléchir un moment, puis on retourne

une image

et juste après il faut en retourner encore une autre, qui est la même, enfin c’est une autre image mais c’est la même, et si on réussit alors on a fait un mariage, on a deux fois la même image, elles s’annulent, ou s’additionnent,

bref on a gagné, mais gagné quoi, ce n’est pas très clair,

souvent on de la chance,

(et parfois c’est notre mémoire qui a de la chance, mais ça on le savait déjà, la mémoire est une chance: plus on en a et plus on a de la chance, même si bien sûr on se souvient aussi de ce qui n’est plus,

c’est moins gai

certes

mais peut-être a-t-on de la chance de se souvenir de ce qui a disparu, ou alors c’est ce qui a disparu qui a de la chance qu’on s’en souvienne, disons que le jeu parfois est douloureux, et que ce qu’on gagne, c’est peut-être du temps.

Le fait est que ce qu’on cherche à voir dans la disparition de l’image, ce n’est pas l’image, c’est l’endroit où elle se trouvait, ou plutôt où elle se trouve, la place qu’elle occupait autant que celle qu’elle occupe une fois disparue.

Mais l’image, bien sûr, ne disparaît pas vraiment. Elle occupe toujours le même espace. Elle devient même cet espace. Enlevez-la, l’image, et il restera sa place. La place où était l’image occupera exactement le même espace que l’image. C’est pour ça qu’on a inventé les fantômes et les souvenirs, pour que les morts continuent d’occuper la même place.


4 commentaires:

  1. Outside of a dog, a book is a man's best friend. Inside of a dog it's too dark to read.
    une solution, injecter au chien des suppositoires à la luciole

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    1. il n'y a plus le chat....
      (y fait-il aussi sombre a l'intérieur que chez le chien ?)
      par contre il fait clair et claro a mis ses lunettes de soleil

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    2. il n'y a plus non plus les lunettes et le capuchon
      cela doit être signe que l'été arrive

      par contre le regard est torve

      qu'est ce que cela cache ????
      la traduction d'Alan Moore (sans doute)

      pour récompense un nouveau László Krasznahorkai
      « The Manhattan Project » (2017, Sylph Editions, 96 p.)
      voir chez Charybde27... le 25/06/17

      il est à NYC est à la recherche de Malcolm Lowry dont le héros Plantagenet recherche la maison de Hermann Melville, lequel recherche Moby Dick.

      finalement c'est Pierre Senges qui a tout trouvé.....

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  2. encore une histoire de murs blancs/trous noirs
    http://www.philophil.com/philosophie/representation/Analyse/deleuze-visage.htm

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