lundi 18 mai 2015

Mad Max / Fury Road : Aucun doute, c'est le delco

Bon, ancienneté oblige, je suis allé voir Mad Max - Fury Road, et je pûmes me faire une opinion assez cohérentielle dès que mes ouïes eussent retrouviné leur usage initialesque. C'est un film qui, me semble-t-il, traite du "world" après un big fucking choc pétrolier. Pour preuve, j'en veux que l'essence est devenue un bien si précieux que tous la gaspillent à fond comme des tarés de rednecks sur des kilomètres et des kilomètres sans se soucier une seule seconde du taux d'octane, mais bon, passons. Et franchement, c'est pas comme ça qu'on passe les vitesses, et je doute que ces mecs sachent faire un créneau.

La bonne nouvelle du film, c'est qu'il s'agit du premier muet bruyant à base de testostérone au diesel. En gros, on a là le premier péplum motorisé. La toge est chromée, et alors? Ben-Hur n'avait pas son permis, que je sache. Bon, Mad Max n'a pas trop vieilli mais il met quand même cent cinquante-trois minutes à se rappeler son nom. Il faut dire qu'on l'a traité au début de "crazy", du coup, ça lui fait penser à "mad" (quatre-vingt-quinzième minute), puis à "Max" (onze minutes avant le générique de fin), et tout ça prend donc un certain temps, le temps que le moteur refroidisse, n'est-ce pas, vu que l'ami Mad Max a été légèrement traumatisé entretemps. Par quoi? Fast and Furious, sûrement. 

Bon, il paraît que ce film fait de la propagande féministe. Monique Wittig in a truck?!!! Judith Butler on the road?!!! Euh, de quels éléments dispose-t-on pour affirmer une telle chose? Tout d'abord, l'héroïne conduit un très gros camion et a les cheveux courts (et en plus elle ne cherche pas à séduire). Ah oui. Ok. Le look camionneuse. Certes. Ensuite, le héros ferme sa gueule et obéit à la camionneuse, sauf of course quand c'est lui qui doit sauver tout ce petit monde de pintades incompétentes mais bravaches. Hum. Ah oui, et ensemble nos deux drivers arrachent de jeunes blondes fécondes et girondes à un méchant à la dentition pourrie qui veut les engrosser pour perpétuer une race pure ou du moins sans plomb. Donc, pour certains spectateurs américains hyper sensibles aux questions du genre, c'est féministe. Et blond. Oui, et tant qu'à faire ça montre aussi qu'on peut convaincre les terroristes que l'amour c'est mieux que l'au-delà. Twenty gods, the nice church! Sauf que pendant deux heures on voit surtout des mecs hurler, des carburateurs exploser (ou des delcos?), des motos vrombir, des cuisses féminines et satinées briller au soleil et des delcos exploser (ou des carburateurs?) et aussi, tiens, des motos vrombir. Et des mecs hurler. C'est même pas en 3D. Pouah.

Franchement, les masculinistes de tous poils peuvent être rassurés et laisser passer la tempête. Certes, ce bouffon de Mad Max obéit à cette bitch de Furiosa, mais bon, sans lui, la pauvrette serait déjà passée sous les roues d'un blindé surboosté et customisé par Rahan. En plus elle n'a qu'un bras, autrement dit pas de pénis. Ouf. Mais ce n'est pas ça que je voulais vous dire. Non, ce que je voulais vous dire tient en très peu de mots mais en rassurera plus d'un, puisque ça s'adresse quand même au public d'Auto-Moto :

Aucun véhicule n'a été blessé pendant le tournage.

4 commentaires:

  1. J'ai pas compris si t'as aimé ou pas, mais ca a l'air de dechirer sa mère, alors je vais aller le voir

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    1. "pas compris si t'as aimé ou pas...", hum, l'explication de texte se perd, en effet ! Au passage, c'est pas sa mère que ça a l'air de déchirer, je dirais plutôt que ça déchire sa race...

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  2. "On voit surtout des mecs hurler" : et ce sont... des mecs sympathiques, généralement ? Pourquoi ce "sauf" juste avant ? Je ne comprends pas le raisonnement.

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  3. Miller est malin. Afin d'éviter les aboiements des chiennes de garde, nouvelles SS idéologiques de notre fin de civilisation, il a barbouillé son film avec une bonne couche de féminisme/sexisme et de misandrie assez binaire (homme méchant et pataud, femme forte et victime) pour mieux camoufler sa véritable pensée : Les femmes reviennent à leur point de départ (symboliquement…), elles distribuent sans compter l'eau qui est censée être disponible en quantité très limitée (dans un contexte post-apo, pas vraiment une gestion pertinente des ressources) et Max, sans qui elles ne seraient surement plus en vie, préfère fuir tout ce petit monde. Bref, les femmes du film haïssent les hommes mais leur doivent la vie et débarrassé de ces derniers, leur nouvelle société matriarcale court à sa perte.

    Fait amusant : Furiosa est décrite par les blogueurs/journalistes/twittos féministes comme étant un "personnage féminin fort". Crâne rasé, style hommasse et une propension à la violence et au meurtre de sang froid. Bref, un homme…sans son sexe. Ca en dit beaucoup sur "l'idéologie féministe".

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