jeudi 4 septembre 2014

Rentrée littéraire: bal au but

Il y a plusieurs façons de présenter la rentrée littéraire, selon qu'on est éditeur, journaliste, lapin chasseur, etc. Mais globalement, chaque année, la méthode est la même: distinguer un peloton. Pour ce faire, il n'y a pas quatre chemins: l'énoncé performatif fait le boulot, le consensus suit. En gros, ça veut dire: il suffit affirmer qu'untel est attendu pour qu'il soit attendu. Dites de Machin qu'il est "l'un des romans les plus en vue de cette rentrée", et il y a de fortes chances pour que Machin soit en vue. Pour ce qui est du peloton, apparemment indispensable d'un point de vue médiatique, il existe quelques mots clés auxquels il est difficile d'échapper: incontournables, phares… Exemple: "les 20 incontournables de la rentrée littéraire", "25 romanciers qui feront l'actualité littéraire de la rentrée 2014", ou carrément, si l'on se réfère au journal Le Parisien: "La rentrée littéraire sera flamboyante, avec une kyrielle d'auteurs phares". Eblouissant, non? On peut aussi donner dans le subtil et annoncer, comme l'a fait Le Magazine littéraire: "Ceux qu'il faut lire; ceux qu'il faut éviter". C'est du lourd, mais au moins comme ça même les auteurs écartés sont retenus, on ne rate personne et surtout pas les phares, même en berne…
Mais la présentation la plus saugrenue qui ait jamais été faite de la rentrée littéraire, on la doit sans conteste à Manuel Carcassone, directeur général de Stock, qui sur le site de ses éditions a eu cette révélation :
"Une rentrée littéraire, ce n'est jamais la même. C'est comme un bal, dont les danseurs changent, la musique reste, et le rideau s'ouvre à date fixe."
Un quoi? Un bal?!!!? Un bal avec un rideau qui s'ouvre??!!! Manuel Carcassonne voulait sans doute dire une pièce de théâtre, ou un ballet, mais on ne sait pourquoi, cette image surannée du bal s'est imposée à lui, comme par magie. Mais peut-être est-ce précisément le caractère suranné du bal qui le rend comparable à ses yeux à la rentrée littéraire? Reconnaissons aussi que "bal", c'est quand même plus classe que foire d'empoigne ou charivari. Eh bien dansez maintenant…

2 commentaires:

  1. Moi j'ai lu le dernier de Bernard Pilchard, c'est encore meilleur que ce que tout le monde en dit.

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  2. il est vrai que les livres dit "les plus attendus" sont les plus à même de prendre la tête mais l'on note également l'arrivée de petits nouveaux qui devraient réussir à percer dans le secteur..quoi qu'il en soit, on a le temps pour trier les bons des mauvais..je reviens également sur le sujet ici: http://christophelucius.fr/post/96527321856/rentree-litteraire-auteurs-et-lecteurs-sacrifies ..pour ceux que cela intéresse.

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