vendredi 20 septembre 2013

Deux êtres se rencontrent et une chaude musique s'élève de leur peau

Le cinéma porno, on le sait, suit une trajectoire détumescente depuis le milieu des années 70. A défaut d'en diffuser ici quelques extraits ou images susceptibles de choquer les belles âmes et ranimer les passions, on signalera cette étrange initiative: une compile des musiques de films porno, avec en vrac des extraits de Black Lolita, Laure, Summer school, Aunt Peg, Madame Claude, Skin Flicks, Odyssey, Emanuelle, Vampyros Lesbos, SessoMatto, Sexshop, Sex O'clock USA, Glenda… Bref, une sex-tape purement sonore, une sorte de longue berceuse pour main seule. Car, comme le disait Sade, "c'est dans ton oreille, ce divin entonnoir, que le plaisir saura conquérir tes sens pour le plus doux des abandons".

Ah, à ce propos, puisque nous évoquons la délicate question de la pornographie, sachez qu'elle n'est pas toujours là où on le pense. J'en veux pour preuve la phrase suivante, extrait de Du temps qu'on existait, un roman-dictée de Marien Defalvard, paru en 2011 chez Grasset :
"Les herbes du parc étaient couchées, comme moi, elles sur la terre, collant parfaitement au monde, moi sur le lit blanc, inerte au-dessus de lui, dans une impossible lévitation."
Je ne suis pas sûr que Veuves en chaleurs, de Burb Tranbaree (avec Karine Gambier dans le rôle titre) soit à mettre entre toutes les mains, mais ce qui certains, c'est que la phrase de Defalvard a eu de la chance d'échapper à la censure. Je prie pour que mes enfants ne tombent jamais dessus. D'ici à ce qu'ils s'imaginent que la virgule est un vestige caudal…

2 commentaires:

  1. Ce qui s'appelle "ce" foutre du monde?

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  2. "Veuves en chaleurs", soit, mais c'est "L'Essayeuse" de Serge Korber, avec l'exquise Emmanuelle Parèze dans le rôle-titre, qui devrait trouber notre Marien camarade, et son incertaine lévitation...

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