mardi 26 mars 2013

Liberté Valence: l'auteur et lui

On est en droit de se demander si les mots "colloque" et "colocation" n'entretiennent pas un lien linguistique facétieux. En l'occurrence, le colocataire, au pôle Latour-Maubourg où se déroulait le colloque sur l'auteur d'Oreille rouge, c'était Chevillard lui-même, à la fois otage et témoin, ce qui mettait du coup les intervenants dans une délicate position, celle d'être soupçonnable de cuistrerie, ce qui n'échappa d'ailleurs pas aux divers participants, qui jetaient parfois d'inquiets regards vers Chevillard, non pour quêter sa muette approbation mais pour vérifier qu'il ne s'apprêtait pas à leur lancer quelque projectile, contendant ou non. Chevillard ayant déjà démoli Nisard, il était à craindre que sa seule présence mît en péril les tenants du discours universitaire. Il n'en fut heureusement rien, je veux dire que Chevillard ne chercha pas à "trafiquer le monstre au sécateur" ou " le couver sous une cloche de verre", pas plus que les intervenants ne reculèrent devant l'âpre labeur de la glose. D'autant plus qu'il était possible à Éric de répondre au nom de Chevillard, et réciproquement. Il y eut donc dialogue, et même humour, Claude Coste, par exemple, se livrant à une brillante et pétillante analyse de la mauvaise foi chez Chevillard. Et si Christelle Reggiani ne donna pas dans l'humour, force est de constater que sa communication, qui prolongeait et approfondissait les travaux de Gilles Philippe sur la généalogie de la prose littéraire, fut un modèle de densité, de pertinence et d'intelligence linguistique, en replaçant le travail de Chevillard dans une perspective politique. 
La journée s'acheva par une lecture hystrionique [sic] du Vaillant petit tailleur à la médiathèque de Valence. Demain, les hostilités reprennent à 9h. L'amphithéâtre Paul Ricœur n'a qu'à bien se tenir. 

2 commentaires:

  1. un projectile contondant jeté aux contendants, bien vu...

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  2. Ahlalalala...
    Quelle idée de mettre Valence dans la Drôme non mais franchement.

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