vendredi 22 février 2013

Des stéroïdes au cèleri en passant par le Népal

Il circule tout un tas de rumeurs sur le cèleri branche, au point qu'en en examinant de près la tige verte cannelée et légèrement concave (ou convexe, c'est selon) de ce qu'aucuns appelles "ache des marais", on pourrait presque les voir circuler à la file indienne. Est-ce parce qu'il s'agit d'une plante hermaphrodite? On ne sait pas. Tout ce qu'on sait, en revanche, c'est que l'androsténone (5α-androst-16-en-3-one) a été la première phéromone de mammifère à être identifiée mais que  ce stéroïde est également présent dans le cytoplasme du céleri. Et c'est déjà beaucoup. Mais bon, le but est de le bouffer, pas de finir hypertrophié.

On va donc émincer finement quatre ou cinq branches, les balancer dans le wok comme si on jetait des os de chrétiens aux lions païens, rajouter un oignon rouge, un bulbe émincé de fenouil, quelques noix de cajou, dix-huit lardons, les herbes que vous avez sous la main ou le pied (j'ai mis de la menthe fraîche et du basilic) et quand tout ce petit monde aura fait connaissance, on ajoutera du poivre du Népal, qui fera office d'entremetteur. Puis, dès qu'on sentira le frichti crier grâce, on lui portera le coup fatal en lui flanquant une bonne giclée de sauce de soja. On les laissera s'expliquer encore quelques minutes, le temps de faire cuire le riz, de préférence un riz thaï, style mélange montagnard (trio de riz thaï 1/2 complet, quinoa royal et graines de courge).

Une fois le riz cuit – attention, dix minutes grand max, il sera quasi al dente, et c'est ce qu'il faut – égouttez-le sans vous étonner de plus rien voir, c'est normal, la vapeur s'est déposé sur les verres de vos lunettes, alors pas la peine de hurler comme un putois: "I'm blind, goddammit! I'm fucking blind!" 

Versez le riz égoutté sur le frichti de céleri, remuez, faites hurler la flamme par pure plaisir sadique, puis servez, quitte à vous servir d'un bol pour que le monticule ressemble à un sein (ou à un bol renversé, je vous laisse juge).

(Si vous avez de la ressource, rajoutez quelques petits épinards violets parés puis impitoyablement rissolés à l'ail, vous verrez, personne ne s'en plaindra.)

P.-S.: Comme dessert, au point où vous en êtes, lâchez-vous sur un tiramisu.

3 commentaires:

  1. oh, putain, continue ça, hein, c'est trop bien...

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  2. Le mélange montagnard de riz quinoa graine de courge ça se trouve où ?

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  3. oui c trop bien !
    l'inventivité culinaire et littéraire: la même appétence
    merci

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