lundi 10 décembre 2012

Une phrase qui peut servir

Il arrive parfois qu'on ait du mal à qualifier le nouveau livre d'un auteur qu'on apprécie fort peu et je me suis longtemps demandé comment exprimer une certaine réticence, accompagnée d'un évidente déception liée elle-même à la totale absence d'espoir. Et voilà que c'est l'écrivain Christopher Miller qui, dans son formidable roman The Cardboard Universe [que je traduis actuellement pour Lot49] me fournit très à propos cette phrase magnifique, imparable, et déjà cultissime, que je pourrai dorénavant utiliser dès lors qu'on me demandera mon avis sur le nouvel opus de tel ou tel écrivaillon (elle apparaît à la page 89 du roman de Miller, au sujet d'un médiocrissime auteur imaginaire, Phoebe K. Dank…). Il me suffira en effet de dire, très calmement, et avec un air de feinte réflexion: "Chacun de ses livres est encore meilleur que le suivant."[J'avais déjà en stock cette non moins imparable réponse à la question de savoir si j'avais lu tel ou tel livre que je ne comptais pas lire : "Pas personnellement"…] Voilà, c'était l'astuce du jour. (On peut l'essayer sur Dantec, par exemple, ça marche à tous les coups.)

3 commentaires:

  1. il y a aussi "le sujet en est bien trouvé et le traitement sans détour" que plaçait henry james quand on lui demandait son avis sur un livre qu'il n'aimait pas

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  2. C'est dingue ça, j'ai essayé cette phrase avec Florian Zeller et Olivier Adam, et ça marche aussi...

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    1. Oui ! Et avec Marc Lévy aussi, et même avec Guillaume Musso... incroyable !!! Merci pour cette imparable parade qui s'avérera, j'en suis sûr, bien opportune contre bon nombre d'importuns de la littérature...

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