lundi 21 juin 2010

Vous reprendrez bien un peu d'Hoepffner!


BERNARD HOEPFFNER à la Librairie L'Arbre à Lettres, rue Boulard, le mercredi 23 juin à 19 h.

Olivier Renault reçoit Bernard "Magic" Hoepffner, un des meilleurs traducteurs de la littérature de langue anglaise aujourd'hui. A son tableau de chasse figurent les auteurs de "métafiction" Gilbert Sorrentino et Robert Coover, les "classiques" Melville et Martk Twain (qu'il a sorti du rayon jeunesse) et de nouveaux talents tel que celui de Shelley Jackson. Il a en outre traduit de nombreux textes de la Renaissance, dont l'Anatomie de la Mélancolie de Robert Burton, participé à la nouvelle traduction d'Ulysse de Joyce et traduit Jacques Roubaud...
Une soirée polyglotte et ... sans mélancolie!

jeudi 17 juin 2010

Comment faire mal à quelqu'un


Ça se passe dans l'Ohio, dans la défunte ville de Knockemstiff – paix à son âme, aimerait-on dire, mais il est peu probable qu'après le recueil de nouvelles entrelacées de Donald Ray Pollock, Knockemstiff connaisse jamais ne serait-ce que l'ombre illusoire de la quiétude. Car dans ce bled du Midwest, peuplé de personnages non pas hauts en couleurs mais gris comme des rats, l'espoir est un cadeau que ne décerne aucune loterie. Chacun aimerait bien décoller, même sur quelques centimètres, comme ces poules que la vision d'un geai a enhardies, mais le billot n'est jamais loin, maculé du sang d'une précédente victime, et quand les plumes volent, c'est juste que le carnage mène la danse. A Knockemstiff, le quotidien est si pesant qu'un brin d'inceste ou une once de raclée suffisent à divertir les désespérés. Rares sont ceux qui parviennent à échapper à l'attraction répulsive (jamais oxymoron n'aura mieux convenu…) de cette bourgade aussi gaie qu'une rediffusion d'As the World Turns à deux heures du matin quand la bière vient à manquer.
Donald Ray Pollock ne s'est pas contenté d'accumuler les récits glauques et les anecdotes affligeantes, il a bâti son recueil dans l'espace et le temps, offrant une coupe verticale de la ville et de ses habitants, les lâchant ici pour les reprendre là, variant les voix mais pas les issues, fouillant la noirceur des consciences au cas où s'y nicherait une pépite, même terne, même friable. Alors on vole, on ment, on sniffe, on viole, on insulte, on frappe, on trompe – oui, ça se passe comme ça, à Knockemstiff: l'impasse est telle qu'on s'enfonce toujours un peu plus dans le mépris de soi et de l'autre.
Etonnant recueil qu'on n'ose pas abandonner en cours de route, malgré le roulement des échecs et l'inéluctabilité des drames, comme si, à l'instar des habitants de ce lieu défoncé, continuait de palpiter non pas un espoir de s'en sortir – on n'en est plus là, hélas – mais la certitude de voir éclore, à bout d'humanité, un moment de grâce – et la grâce, bizarrement, est présente ici, elle affleure, telle une menace, une impossibilité à disparaître:

Le vent s'est levé, et a voiture a commencé à se balancer. Des flocons de neige passaient par les fentes et voletaient au-dessus de ma tête. A tâtons, j'ai ramassé le petit crâne d'un pauvre petit oiseau et je l'ai tenu longtemps dans ma main. Il semblait contenir tout ce que j'avais fait dans ma vie, bon et mauvais. Et puis je l'ai glissé, aussi fin et fragile qu'une coquille d'œuf, dans ma bouche.

Terminus Knockemstiff — oui. Mais formidable matrice à destins crasseux, rêves imbibés de vapeurs de colle, hontes bues jusqu'à la lie, complicités piétinées et aspirations souillées. Un univers dévoyé proche de celui décrit par J Eric Miller dans Protection des animaux & Pornographie.
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Donald Ray Pollock, Knockemstiff (traduit de l'américain par Philippe Garnier), éd. Buchet-Chastel, 20 €

vendredi 11 juin 2010

Parler en toutes lettres


Dimanche 13 juin 2010, à 11h30

La Librairie MK2 Quai de Loire (5-19 quai de Loire, 75019, www.mk2.com) organise une LECTURE-RENCONTRE avec :

Claro et le comédien Bruno Blairet

(la lecture aura lieu dans le cinéma, mais les personnes intéressées peuvent se rendre à la librairie, on leur indiquera la salle où se rendre)

Lectures conjointes de textes, d'extraits – Enfilades, Bunker Anatomie, Madman Bovary – et de CosmoZ, roman à paraître le 18 août aux éditions Actes Sud.
| 13 juin 2010 | 11h30

mercredi 9 juin 2010

Bac tragique à Colombey


C’est compliqué, cette histoire de planche pourrie "gaulloise" que vont devoir raboter nos potaches sauvageons. C’est compliqué parce que ça devrait être simple comme un arrêté préfectoral, élémentaire comme un Watson dont se ficherait bien qu’il soit médecin, sain comme un esprit affranchi d’un corps, sain ou pas. Mais il semble y avoir deux chapelles – deux églises ?

Il y a ceux qui sont pour et ceux qui sont contre. Ceux qui sont pour, ce sont au départ les cinq sélectionneurs de l’Éducation nationale qui ont choisi celui que Michel Audiard surnommait Ran-Tan-Plan pour défendre le style et les idées françaises auprès de nos futurs bacheliers (et recalés), ralliés depuis par quelques interrogés (Gallo, Assouline, Pivot, pour ne citer que ceux dont les propos ont été le plus repris) ; ceux qui sont contre, ce sont les méfiants du SNES, épaulés par quelques écrivains, pétitionnaires d’un texte. Des deux côtés, l’indignation. Mais pas la même indignation, donc visiblement pas la même indignité.

Reprenons. Le 14 janvier 2010, le programme du Bac est communiqué par le Bulletin officiel de l'Éducation nationale. Peu après, le SNES désapprouve vertement ce choix. Aux yeux de ce syndicat, et de tous ceux qui lui emboitent le pas, l’option De Gaulle (1) nous éloigne d’un souci littéraire, (2) est politiquement tendancieuse et (3) revient sur un programme déjà étudié en classe de première. Mais l’argument principal semble être le suivant : De Gaulle n’est pas vraiment un écrivain. « Aucun thuriféraire du Général ne songerait à comparer l'écriture des Mémoires de guerre au style et à la portée de tout autre mémorialiste si l'on veut rester dans ce genre littéraire… . » C’était s’avancer un peu vite, comme on va le voir.

Bon, alors là, évidemment, on est sur un terrain mouvant. Parce que si la question est de savoir si de Gaulle est écrivain ou pas, ou bon écrivain ou pas, eh bien on n’est pas sorti de la Boisserie. L’étalonnage littéraire est un puits sans fond où tous les seaux s’entrechoquent. Et là, tous ont quelque chose à dire sur la qualité des écrits de De Gaulle. Selon Michel Tauriac, auteur d’un Dictionnaire amoureux de de Gaulle, « son écriture attachait une grande importance au respect de la construction latine, à la recherche d'une harmonie de la phrase. » Selon Bruno Dive, dans son éditorial de France-Ouest :

« Les Mémoires de guerre font aujourd'hui partie de notre panthéon littéraire, au même titre que les tragédies de Racine, les Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand ou La Légende des siècles de Victor Hugo. Son célèbre style ternaire, la justesse des mots choisis, la force des images et la mélodie des phrases font de Charles de Gaulle un grand écrivain. »

Un avis opposé en tous points, on le voit, à celui du syndicat.

On sent bien qu’en déportant le débat sur la question de la qualité littéraire, une erreur a été commise, une erreur inévitable, et certainement attendue, voulue, espérée. Untel rappelle que le grand Charles est quand même publié dans la prestigieuse collection La Pléiade, ce qui semble être une garantie (suffisante ?) de sa place entre Defoe et Descartes. Discutable ? Allez savoir. Il est évident que si le débat se cantonne à une évaluation qualitative, il ne peut aboutir. C’est comme Camus au Panthéon, on s’emmêle les cendres. Sinon, autant se poser la question pour chaque auteur mis au programme : Machinchose est-il assez littéraire ? (Dans le même goût, on a, chaque année, à échelle réduite, de semblables crispations lorsque les prix littéraires sont décernés). Bon, personne n’a exigé pour l’instant qu’on fournisse des preuves de la qualité littéraire de Pascal Quignard ; personne n’a trouvé étrange qu’on ne propose à l’étude que quelques chants seulement de l’Odyssée, ni qu’il s’agisse d’une traduction (celle de Jaccottet), ce qui pose des questions tout de même dès lors qu’on étudie un style ; personne non plus n’a trouvé disproportionné ela différence entre les 531 pages gaulliennes et les 112 pages beckettiennes. Mais ne jouons pas les épiciers, bien sûr bien sûr bien sûr.

Du coup, lever de boucliers. On parle ici et là d’anti-gaullisme primaire. La presse s’emballe, les quolibets fusent, les analyses piétinent. Quels sont les critères officiels pour décider qu’un auteur est un écrivain, et qui plus est un bon écrivain. C’est quoi, d’ailleurs, un bon écrivain ? Son style ternaire ? Mouais, pas hyper original le style ternaire. La justesse des mots choisis ? On n’en attend pas moins. La mélodie des phrases ? Ma foi, oui, pourquoi pas ? Bref, potage total. Et quand Bruno Dive écrit : « Bien sûr, le style gaullien peut paraître à certains suranné, à l'heure du texto et du courriel » , on sent bien que les esprits s’échauffent, comme si c’était la baisse du niveau stylistique, due sans doute à des facteurs téléphonico-numériques, qui expliquait en partie cette impossibilité à reconnaître le génie de la plume gaullienne. T’M pa 2Gol ? Wow.

Disons donc que la question n’est, peut-être, pas là. Reprenons depuis le début. Ce qu’on reproche au choix gaullien (gaulliste ?), ce serait en fait de jouer le primat du politique/historique sur le littéraire. Un choix, pour ainsi dire… politique ? N’allons pas trop vite. Car là encore, risque de potage. Si l’on trouve que de Gaulle est plus politique que littéraire, on met le pied dans un drôle de marigot, et chacun d’y aller de son contre-exemple. Malraux, ça serait moins politique ? Et Chateaubriand, il était suisso-neutre, peut-être ? Plusieurs voix s’élèvent pour empêcher le Général d’être trop Particulier, et l’on cite aussitôt Retz et Saint-Simon. Et puis, hein, Camus et Sartre, ça ne choque personne, hein ? Et Céline ? Achtung! Dépliez le débat de la sorte et vous aurez surtout des boulettes.

On ne peut pas non plus supposer que le caractère « propagandiste » des Mémoires de guerre, à supposer qu’on puisse le qualifier ainsi, soit une menace. Je doute que l’étude de ce tome III de l'immortel dénonciateur de la chienlit transforme plus de cinquante mille adolescents en gaullistes convaincus épris de période oratoire classique. Si une telle chose était possible, qu’on leur donne à étudier Sade, et on verra bien si les lycées se changent au lupanars du jour au lendemain.

C’est là où on comprend qu’il est malin de proposer – et compliqué de contester. En avançant le pion de Gaulle, les sélectionneurs de l’Ed Nat ont dû se douter de ce qu’ils faisaient : obliger certains à sortir de leurs gonds et à dégainer peut-être les mauvaises armes. Mais prêter des intentions, n'est-ce pas déjà attaquer? Agacer l’idéologique? Accordons-leur, donc, le crédit de l’innocence. De la naïveté ? De la clairvoyance ? Un seul être manquait au Bac et tout était dépeuplé sans qu’on s’en doute…

Il y a pourtant matière à étonnement, car de Gaulle, en plus d’être un écrivain aussi inspiré que Racine (selon Ouest-France), en plus d’être l’égal de Chateaubriand ou Saint-Simon (« une langue sublime » selon Giesbert, un « style très particulier, flamboyant, grand siècle, avec des mots recherchés » selon Pivot), en plus d’avoir été un homme publique, historique et politique, a quand même, petit détail, dirigé la France de 1959 à 1969. Ce qu’on donne à étudier aux futurs bacheliers, c’est donc un ancien Président de la République, et là on commence à comprendre pourquoi grincements de dents et haussements de sourcils. Cette décision fera-t-elle jurisprudence ? Étudiera-t-on un jour le roman de Giscard, Le Passage (éditions Fixot, rire garantie)? Bon, on en doute un peu, quand même. Mais après tout, qui décide de la qualité littéraire ? Le corps enseignant ? Des inspecteurs de l’Académie ? Le populus? Hum. Once again, potage. L’histoire littéraire est écrite par les vainqueurs, croit-on savoir.

On n’a aucune envie d’envisager un éventuel machiavélisme – bien sûr bien sûr bien sûr. Ni de se dire que ce choix avait pour but d’en pousser certains à la jacquerie, histoire de voir qui râle encore, qui ose encore s’indigner, quand est-ce que ça coince encore – est-ce que tout et n’importe quoi peut passer, en poussant comme il faut ? Bien sûr, si vous récriminez d’entrée de jeu et prétendez que De Gaulle n’est pas « assez » écrivain, encore faut-il le prouver, tâche ô combien périlleuse (et moyennement excitante…) – ou alors, on en fait l’argument de sa mise au programme : Vous étudierez le tome III des Mémoires de Guerre de Charles de Gaulle, en essayant de montrer en quoi le Général c’est pas franchement Proust. Ça ne nous conduirait pas très loin, en tout cas guère plus loin que Colombey-les-deux-églises (encore moins loin que Colombey-les-deux-Mosquées, pour reprendre une expression du facétieux Général… — mais ne parlons pas intégration, ce serait hors sujet).

Si de Gaulle avait été mis au programme du Bac en, disons, 1978, on peut avancer, sans trop errer dans le spéculatif, qu’il y aurait eu belle floraison d’AG, voire quelques Unes de journaux assez fuligineuses. Aujourd’hui, certains estiment qu’en agissant ainsi on « répare un oubli », « une injustice ». Alors oui, bien sûr, faudrait-il s’énerver qu’on mette Jaurès au programme si notre gouvernement était de gauche ? En fait, on n’a pas forcément envie de se poser de telles questions. De commencer toutes les phrases par des « si ».

En revanche, on ne peut nier, sauf mauvaise foi, que le président de la République actuel, Nicolas Sarkozy, se revendique régulièrement de l’héritage gaulliste et, nommément, du Général, auquel il s’est lestement comparé lors de son discours prononcé l'an dernier à l'occasion de l'inauguration de l'Historial Charles-de-Gaulle, aux Invalides, devant l'amiral Philippe de Gaulle et Jacques Chirac (discours pendant lequel il eut cette très mystérieuse phrase : «Nul ne sait ce que dirait ou ferait aujourd'hui le général de Gaulle […] parce qu'il fut toujours, de son vivant, là où personne ne l'attendait.»).

Qu’est-ce la propagande ? S’agit-il d’un art subtil, qui choisit ses mots avec justesse et favorise la mélodie de la phrase ? Vaste question, non ? On peut toujours lire ou relire Klemperer, mais ce dernier n’est pas, je crois, au programme. Quoi qu’il en soit, on attend avec curiosité et impatience l’avis et la réaction des futurs bacheliers, et l’attitude – la méthode, le positionnement… – du corps enseignant lors de la transmission de cet héritage, bien sûr, purement littéraire. Mais ce sera peut-être une belle occasion d’exalter l'âme de la patrie, qui sait ? Et de mieux connaître la pensée et la plume de celui qui décrétait : «Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. »

Ah le rythme ternaire…

mardi 8 juin 2010

samedi 5 juin 2010

Disneyschwitz (sur Le ParK, de Bruce Bégout)


Il fallait bien qu'un jour un écrivain rende palpable, architecturalement parlant, l'ultime ParadoX: la fusion du parc d'attraction et du camp d'internement. Qu'à l'attraction se mêle, comme révélée, la répulsion. Si l'histoire du vingtième siècle se confond avec le règne du barbelé, si le summum du divertissement rejoint, dans son acmé hideuse, l'exhibition des internés, alors la fiction crypto-ethnographique que signe Bégout permet d'envisager, de façon complexe et dynamique, via le fantasme d'une ménagerie/ghettoland, le sens profond du Mal, à savoir une impure volonté d'extériorisation. Le parc, le camp, une fois brouillées les frontières tapageuses, forment un organisme dans lequel évoluer, avec pour seul tabou le jugement moral.
Bégout a donc imaginé, sur une île privée située au large de Bornéo, un ParK. Mais ce "lieu original" ne recèle nul singe géant, ni King ni Kong, car ce n'est pas Skull Island (en dépit du crâne en bronze signé Jérôme Durand qui figure en couverture), c'est un cauchemar point trop climatisé, où délire forain et contrôle panoptique se donnent la main, où la devise semble être "divertir et punir". Car, comme l'explique le narrateur "objectif" de ce guide/traité:

Que serait devenue l'espèce humaine sans ses parcs? […] Le parcage a été la planche de salut des hommes vulnérables et sans défense, la prothèse réparatrice.

Certes, il est fait état d'un certain malaise, ressenti par certains visiteurs, à voir se côtoyer majorettes et Sonderkommando, à observer des pythons dévorer des cols blancs, à entendre des fanfares au fond du stalag… Mais la direction du ParK veille au grain, et on imagine aisément combien il est facile de passer du statut de voyeur à celui d'exhibé. On comprend qu'on soit gêné en franchissant les portes d'un hôtel-casino portant le nom de Todeskampf I…
Bégout nous décrit donc par le menu l'architecture des lieux, la nature des attractions, les risques et les dysfonctionnements, les mesures de surveillance, la qualité des prestations, la teneur trans-historique des pavillons, et crée ainsi une horreur hyper-foraine placée sous l'ombre de Ballard, et qu'ont dû irriguer les réflexions d'un Mike Davis ou le travail critique d'un Virilio.
Ni parabole ni métaphore, mais simple logique de la concentration/exhibition poussée dans ses pas si improbables paroxysmes, Le ParK met en scène l'ordinaire exacerbé à travers le prisme d'un fun concentrationnaire a priori insoutenable et grotesque mais présenté comme une tumeur inévitable:
Le ParK n'est cependant pas un simple miroir du futur, il s'apparente plutôt à une galerie vivante de tableaux barbares autour desquels gravite, sans trop se poser de question, un public avide d'émotions allègres et moroses.

"Sans trop se poser de question": Bégout, lui, les pose, les dispose, les explose aussi. Et fait de nous d'étranges visiteurs inattendus.
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Bruce Bégout, Le ParK, éditions Allia, 6,10€

vendredi 4 juin 2010

Rentrée littéraire 2010: ce qui nous pend aux yeux (I)


Côté écrivains étrangers, il va falloir compter avec le retour psychédélicieux de Pynchon (Vice caché, traduit par Nicolas Richard, Seuil/Fiction & Cie) et le rouleau compressé Raymond Carver (dont l'Olivier va nous offrir l'intégrale au fil des ans); on rcoisera également le ludionBret Easton Ellis et son Imperial Bedrooms, mais aussi l'ours Jim Harrison (des nouvelles). On attend surtout le nouveau Reinhard Jirgl, dont Renégat, roman du temps nerveux (traduit par Martine Rémon) sortira chez Quidam le 7 octobre, ainsi que Nos yeux maudits, du surprenant David M. Thomas (26 août). Autres comètes attendues: Matamore n°29, d'Alain Farah, le 1er septembre chez LaureLi et London Orbital, d'Ian Sinclair, aux éditions Inculte. Chez Minuit, on pourra aller voir le 23 septembre du côté d'Echenoz (Des Eclairs) et repasser par la case Koltès le 16 septembre avec Une part de la vie, Entretiens 1983-1988. Evidemment, on s'arrachera le roman de David Foster Wallace au Diable Vauvert, Girl with curious hairs, et sa conférence culte, le tout traduit par Charles "Bold" Recoursé. Vous avez dit Antoine Volodine? Triple actualité, avec un livre signé Lutz Bassman qui sort chez Verdie le 9 septembre – Les aigles puent –, mais également Ecrivains chez Fiction & Cie et Onze rêves de suie, à L'Olivier. Actes Sud publie entre autres un nouveau roman de Jérôme Ferrari (Où j'ai laissé mon âme), qu'on brûle de lire, et un "anti-zone" signé l'ami Mathias Enard, Parle-leur de batailles, de rois, d'éléphants. Chez Verticales, on guette évidemment le nouveau livre d'Olivier Rosentha et on est déjà conquis à l'avance par celui de Maylis de Kérangal, Naissance d'un pont. Chez POL, inutile de dire que la perspective d'un nouveau texte d'Olivier Cadiot nous plonge dans l'extase électrique. (A suivre…)