mardi 4 mars 2008

Coulée douce vs. Tranché net (extrait)


A peu de choses près, nous touchions au but, deux doigts profondément enfoncés dans un orifice bordé d’enseignes aussi lumineuses qu’inquiétantes, à nos revers épinglée la carte de membre : rouge sang, gonflée, veinée d’un code barre vicié. Je voulais le beau et le bon voyage et toi tu rêvais l’avancée certaine ou bien était-ce le contraire ? nous ne le saurons jamais, nous sommes sortis, par derrière et par devant, simultanément, expulsés des officines et des coffres et des soutes, limogés comme des patrons d’eux-mêmes au pire du trottoir, sans un euro pour décorer la coupe jamais pleine de nos courtes quêtes – à quoi bon ? Le temps nous a pris à défaut. Des pensées que nous pensions à peu près pensées s’installaient à leur propre compte dans des zones off-shore, hors de portée de notre entendement articulé comme ces pinces à peluches qui dans les foires miment l’espoir du prolétariat face à la mousse mutique des nantis, derrière des vitres qu’on n’oserait briser de peur de déclencher un chant de sirène insupportable.

3 commentaires:

  1. Où ? Quand ? Vite ?(flemme de chercher dans ton agenda - et puis ça ne se fait pas)

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  2. DREAMLAND, NEBRASKA

    Souvent à Limoges
    Commence le voyage
    De la porcelaine
    Appelée poésie
    Quand la langue reprend possession
    Des territoires occupés
    Comme un air de Golan
    Qui joue de la balalaïka
    Sur une steppe voisine
    De la Sibérie orientale

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