jeudi 29 novembre 2007

Le doigt et la plume


Désormais, les enseignants vont devoir lever le doigt avant d'écrire:




Auparavant, certains cumuls d’activité étaient soient interdits, soit soumis à une autorisation préalable. Cependant, cela en concernait pas “la production d’oeuvres de l’esprit” (traduction : littérature, théâtre, poésie, mais aussi essais, articles, publication de travaux de recherche), qui s’exerçait “librement”* (voir chapitre IV, article 25, III, de la loi °83-634 du 13 juillet 1983).

Aujourd’hui les fonctionnaires doivent demander une autorisation préalable par voie hiérarchique pour produire “des oeuvres de l’esprit” donc pour écrire. (page 2/5)
Et le chef d’établissement donne son avis

On se demande à quoi a pu penser le génie qui, en haut lieu, a pondu cette circulaire qui tourne mal. A-t-il peur qu'un prof s'engraisse en publiant dans des revues ? Craint-il que la liberté d'expression se prenne pour ce qu'elle est? Le seul mot de "cumul" est une insulte au désir de foisonnement. N'y aurait-il pas d'autres cumuls plus inquiétants et autrement moins ragoûtants à stigmatiser? J'attends avec impatience qu'une circulaire me demande de choisir entre écrire et traduire. Ou, pourquoi pas, entre écrire et écrire. Peut-être devrions-nous envoyer une (scie) circulaire à nos élites pour leur demander, afin d'éviter le "cumul", de choisir entre gouverner et divaguer.
Levez le doigt plutôt que le poing, tel semble être le message subliminalement con que recèle cette pathétique injonction.

7 commentaires:

  1. Du "droit d'écrire" au "droit de penser"... il n'y a qu'un pas.

    RépondreSupprimer
  2. Ouaip, eh ben il y a une certaine Mme qui ne décolère pas depuis qu'elle a lu cette info par-dessus mon épaule sur ton blog, Traduttore !
    (déjà que ses articles ne lui rapportent pas un Euro, si en plus elle doit demander l'autorisation à son chef d'établissement...)

    RépondreSupprimer
  3. Inquiétant en effet. C'est marrant comme parfois la réalité rejoint la fiction... pas vrai G@arp ? (Cette circulaire n'émanerait-elle pas d'un certain M. Manuscrit ?)

    RépondreSupprimer
  4. D'où ça vient cette horreur?

    RépondreSupprimer
  5. J'ai quand même cru à une blague. Pendant deux jours.

    RépondreSupprimer
  6. Question bête : que se passe-t-il dans le cas d'un enseignant publiant des résultats de recherches ? Dois-je demander à mon directeur d'UFR l'autorisation de publier dans la revue qu'il dirige un article qu'il m'a commandé, ou bien dois-je faire appel à ma présidente d'université ? A quelle Ôte-Ôtorité dois-je faire appel pour décider du destin de mes "productions de l'esprit" et de l'esprit qui les a produites ?

    Plus sérieusement, encore un coup de "l'administration parapluie". Il s'agit de l'une de ces circulaires qui ne seront jamais appliquées exceptées afin de pouvoir les opposer à un enseignant que l'on veut sacquer. Morale administrative, un oxymore ?

    RépondreSupprimer
  7. Bonjour,

    Je ne trouve pas ici

    http://www.legifrance.gouv.fr/texteconsolide/MSEAF.htm

    la trace de la modification que vous indiquez. Où peut-on la trouver ?

    D'avance, merci.

    RépondreSupprimer